Septembre : les élus parlent, les enfants rentrent, les amants sortent. Le ciel sent la craie. Le corps est dans la trousse. Les crayons aux yeux des femmes finissent sur copie quadrillée, le trait dilué dans d'autres larmes. Cette suspension pleine d'un sépia de vertu est momentanée. On ne peut tout de même pas passer sa vie avec quelqu'un qui ne vous désire plus et ne vous écoute pas en entendant, comme mercredi sur France Inter, pérorer Dominique de Villepin. Pour lui aussi, c'est la rentrée : enfant méchant et solitaire, sur le chemin d'une école où il sera instruit. Il doit rendre sa copie au juge. Il proteste contre la note qu'il pressent. Il gonfle seul et trop sous l'hélium des amertumes et des protestations. Tristesse de Villepin hoquetant sa destinée. Ayant perdu l'échelle de lui aux autres. S'agrandissant le portrait en chambre obscure, allant comme Alceste dans ce petit coin sombre avec son noir chagrin, puis en jaillissant comme un diable auquel plus personne ne croit, sauf lui. Villepin voudrait quitter l'île d'Elbe, mais les Cent Jours n'en finissent pas. C'est le hussard attribué à Géricault qu'on peut voir au musée de Saint-Sébastien. Chancelant, en uniforme, enivré par la défaite, pris dans une idée masochiste du destin, bombant le torse avec une certaine folie près d'un cheval à moitié mort. Villepin sort d'une croûte, lui, d'un tableau pompier. Ou plutôt, il n'en sort pas. C'est aussi ça, la rentrée : cette impression de ne plus en sortir.
Et tout enfant t