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Libération

A Dax, la salsa pure et dure de Bailatino

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publié le 8 septembre 2007 à 9h33

Caracas

correspondance

Bracelet et collier assortis, cheveux tressés et béret Kangol vissé sur la tête, Edgar «Dolor» Quijada est un personnage des nuits de Caracas. Sourire mi-carnassier mi-moqueur scotché sous la moustache, il pourrait être un de ces voyous des meilleures chansons du boom de la salsa des années 70, comme le Pedro Navaja de Willie Colón et Rubén Blades, mis à la sauce vénézuélienne contemporaine.

Mais Edgar Quijada est chanteur et peut-être l'une des voix les plus importantes de la salsa d'aujourd'hui. Quand il attaque un son au Maní es así, le club salsero de la capitale vénézuélienne, micro agrippé dans la main droite, l'histoire du genre défile et les danseurs se mettent à trépigner frénétiquement. Samedi et dimanche, les spectateurs du festival Toros y Salsa à Dax (Landes) auront la chance d'observer le phénomène de près, imposant une salsa «dure», traditionnelle et dansante, pour la première fois en Europe avec le groupe Bailatino. Mais évoquer seulement Edgar Quijada serait faire injure à la virtuosité des huit autres musiciens. Tous ont une vingtaine d'années d'expérience : le pianiste Alberto Crespo est aussi un jazzman accompli; Eliel Rivero, pur produit du système national d'orchestres de jeunes du Venezuela, qui promeut la pratique musicale dans les couches populaires, est tromboniste au sein de l'Orchestre philharmonique du pays.

Mot-valise. Mettre en avant un des membres est surtout étranger à la philosophie de Bailatin