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Libération
Reportage

«On aurait dit que t'es mort»

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Créé par deux Américains, ce jeu décime les rues de Paris. Sans mobile apparent, plus de 200 personnes ont pour mission de s'«entre-tuer» à coups de pistolet à eau. Reportage.
publié le 14 septembre 2007 à 9h37

l y avait deux autres mecs aux Marsouins, le bar où je suis allé récupérer mon enveloppe le samedi soir peu avant minuit, explique Julien, 25 ans, cadre dans l'automobile. J'ai attendu qu'ils prennent la leur et je suis passé le dernier.» Rapide vérification d'identité auprès d'un agent de liaison, puis rendez-vous dans un hôtel situé face au troquet, dans le Ve arrondissement de Paris : «Après un petit speech de cinq minutes, les organisateurs m'ont expliqué les règles et on a conclu notre accord par une gorgée de whisky. Ils m'ont remis mon enveloppe en me prévenant que le jeu commençait lundi à minuit.» A l'intérieur de l'enveloppe : une photographie, un nom et un prénom ainsi que l'adresse personnelle et professionnelle de la cible. Ces assassins armés de pistolet à eau sont réunis pour participer à Streetwars, une «drôle» de guerre qui devra se terminer le 24 septembre au plus tard (1). Le délai pour remplir son contrat et éliminer sa cible est d'une semaine, sachant qu'à chaque instant les participants peuvent se faire aussi exclure du jeu puisqu'ils sont à la fois l'assassin et la cible d'un autre joueur.

Parano. Contre 45 euros, les joueurs ont reçu de la main des deux Américains à l'origine de Streetwars ­ Franz Aliquo alias Supreme Commander, avocat new-yorkais de 31 ans, et Yutai Albert Liao dit Mustache Commander, informaticien de 42 ans vivant à San Francisco ­ la fameuse enveloppe. Pour avertir les «assassins» du début de la p