La conception du monde, Dieu s'y est mis tout seul et s'en est plutôt pas mal sorti. Quant aux innovations qui ont rythmé le progrès, la plupart sont le fruit d'intuitions personnelles (Léonard de Vinci ou Jules Verne continuent à faire fantasmer aujourd'hui), de besoins a priori égoïstes (le walkman est né de l'envie d'Akito Morita, président de Sony à l'époque, d'écouter de la musique en jouant au golf), de constats solitaires (James Dyson inventa l'aspirateur sans sac alors qu'il n'en avait pas la compétence technique mais était confronté à une interrogation : comment se fait-il que mon aspirateur n'aspire plus alors que le sac n'est qu'à moitié plein ?). Ou bien d'expérimentations osées (le Post-itÆ, fruit d'un ingénieur qui mit au point une colle qui se décolle, est plutôt rupturiste pour une entreprise qui fabrique des adhésifs !). Voire de hasard personnel : ainsi le mythe du Roquefort découvert par un berger qui avait laissé traîner une miche de pain avec du lait qui avait fermenté...
Serge Tisseron a coutume de dire que toute invention est la réalisation d'un fantasme. A l'aube de ce troisième millénaire où relationnel et transparence sont les nouvelles antiennes des hyperliens que nous souhaitons tous tisser c'est désormais la capacité à innover à plusieurs et à produire des idées collectivement qui semble être devenue la façon de concrétiser ce fantasme. Trois ruptures ont favorisé cette évolution : la place prise par l'innovation en tant qu'outil de management