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La Callas hélas

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Morte il y a trente ans en France, la cantatrice est négligée dans son pays d'origine. A Athènes, on ne croise que des fantômes sur ses traces.
publié le 15 septembre 2007 à 9h39

«Maria Callas est la plus célèbre des Grecs depuis Socrate», dit Fotis Papathanassiou. Mais ce dimanche, ce médecin mélomane, président des Amis de l’opéra d’Athènes, risque de se sentir bien seul, en invoquant le souvenir de la diva disparue il y a trente ans. C’était un dimanche 16 septembre 1977. Dans son appartement avenue Georges-Mandel à Paris, «la Divine» mourait de crise cardiaque à 53 ans. Ses cendres étaient dispersées en mer Egée. Cette année, l’anniversaire sera passé sous silence en Grèce, toutes les manifestations de dimanche annulées en raison des élections anticipées le même jour. Une session de rattrapage a été improvisée, mais ce qui frappe, c’est la modestie des célébrations. Un concert réunissant sept sopranos. Une expo réinterprétant les tenues de la diva en conserves de Coca-Cola. Une autre dans un décor qui rappelle le Zara proche. Pas grand-chose en somme pour une «année Callas». Fotis Papathanassiou en avait été l’inspirateur près du gouvernement grec. Sans illusion : «l’art lyrique, n’a jamais fait partie des préoccupations de l’Etat, ni de l’éducation musicale de nos enfants.»

Petit musée. Une désaffection qui se retrouve dans les relations complexes qu’entretient la Grèce avec sa fille prodigue. Née à New York fin 1923, morte à Paris, rendue célèbre par une carrière internationale, Maria Callas, grecque dans l’âme, passe son adolescence à Athènes après la séparation de ses parents. Elle y connaîtra ses premiers succès. Pourtant pas une place ni une