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Libération
Critique

La nouvelle Emmanuelle

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Après un premier album avec le groupe Ultra Orange et une série de concerts, l'actrice fait le point sur son récent virage rock. Rencontre.
publié le 15 septembre 2007 à 9h39

Une femme qui fait du rock en assumant le côté primaire et animal de la chose, c'est plutôt inédit en France. Et en matière d'animalité, Emmanuelle Seigner a du répondant. Ça a commencé dès le début de sa carrière en 1988. Elle a 18 ans, vient de rencontrer son futur mari, Roman Polanski, et tourne avec lui coup sur coup Frantic puis Lune de fiel. A un moment du film, Oscar (Peter Coyote) définit le personnage ravageur joué par Emmanuelle Seigner comme «un mélange explosif de maturité sexuelle et d'innocence dans le regard».

Vingt ans après, la définition tient toujours même s'il ne faut plus compter sur elle pour les fifilles aux grands yeux ébahis devant la puissance masculine. «Je sais ce que je déclenche. J'ai 40 ans, j'ai compris que ça marchait avec les hommes. Je ne suis pas innocente mais au fond de moi, je ne me sens pas comme ça. Je ne suis pas que ça. Et puis faire bander les hommes, c'est un peu réducteur. Ce ne peut pas être un but en soi : c'est trop facile.» Dans son jeans et son sweat capuche, elle avance qu'elle ne s'habille pas «ultra sex», ce à quoi on a envie de répondre que ça ne changerait rien à l'affaire. Et si on lui fait remarquer qu'au cinéma, elle n'a pas exactement le parcours correspondant à son discours, Emmanuelle vous répond les yeux dans les yeux qu'elle adorerait «jouer une religieuse enfermée dans un couvent. D'ailleurs, poursuit-elle, je l'ai presque déjà fait : la prostituée que je jouai