D'abord, on ne voit rien. Des chênes, des charmes et des noisetiers en pagaille, un potager bordé de poiriers. En avançant dans le fouillis, on devine une porte de bois et une large baie vitrée, encadrée comme un tableau. Pour chapeauter la maison, pas de toit pointu ni de tuiles mais des herbes folles. Sur cette galette végétalisée cohabitent une ruche et une volière où nichent des pigeons voyageurs. Dans le pré voisin, des moutons mènent leur vie parmi les poules d'Alsace, toutes en longues plumes noires.
Bienvenue à la Mic'house, la «maison écolo», comme disent les voisins de Michaël Osswald, propriétaire et concepteur de ce biotope d'un nouveau type. Pour cet architecte strasbourgeois de 35 ans, une maison respectueuse de son environnement, ce n'est pas seulement du bois en décoration extérieure : c'est aussi une façon de vivre. Plus proche de la décroissance économique que de la philosophie écologiste, il s'est construit une tanière selon ses goûts et à ses idées. D'abord le terrain. Minuscule (900 m2), alors que la forêt environnante s'étale sur des kilomètres, entre l'Alsace, près de Saverne, et les contreforts vosgiens ; mal foutu ensuite : l'enclos est long et large comme un couloir. «Personne n'en voulait, car il y avait trop d'arbres. Moi, je l'ai pris pour ça», dit-il. Tel Idéfix, il les a tous gardés et y a glissé son chez-soi, un volume dessiné en fonction des vues sur l'extérieur. A l'est, le pré aux moutons et la ligne bleue des Vosges pour la baie vitrée de l