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Critique

Pingyao au beau bazar de la photo

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Boudé par les artistes interna- tionaux, le festival chinois trouve une dynamique nouvelle dans une profusion de travaux locaux souvent kitsch et inattendus.
publié le 22 septembre 2007 à 9h45

Pingyao (province du Shanxi)

envoyée spéciale

C'est le photographe officiel des armées de la République populaire de Chine qui ouvre le ban, en uniforme devant son propre portrait, toutes médailles dehors. Puis le chef du bureau de la propagande présente l'édition 2007. Une centaine d'apparatchiks locaux, mitraillés par autant de photoreporters chinois en gilet à poches, ont leur mine de circonstance officielle. On se dit que le sixième Festival ­international de la photographie de Pingyao commence mal.

Fondé par le Français Alain Julien en 2002, repris en main par les autorités de la province du Shanxi deux ans plus tard, Pingyao est un des principaux festivals de photo en Chine, avec celui de Lianzhou, où s'est transporté Alain Julien, refroidi par la vénalité locale.

Temples confucéens. La réputation de Pingyao, abandonné par les sponsors Alcatel et L'Oréal, boudé par les grands noms du photojournalisme international et les artistes chinois les plus cotés, a fondu en quelques années. Du moins en Occident et dans les milieux branchés de la capitale. Gao Lei, figure de la photographie pékinoise, boycotte ce festival devenu exclusivement made in China : «Je ne veux même pas leur parler, ils ont été repris par le bureau de la propagande de la province, qui n'a aucune idée artistique, explique-t-il depuis son atelier de Pékin. C'était une belle histoire à raconter au monde mais ça n'intéresse plus personne.»

Les Chinois du Shanxi ont continué à leur idée