C'est «comme une greffe de peau qui estompe la frontière entre le bâtiment et la rue. Une seconde peau, composée de 150 lames de plexiglas parcourues de diodes lumineuses, un voile à la fois structurel et ornemental.» Quand il décrit son intervention ondulante au Centre de création contemporaine (CCC) de Tours, Philippe Chiambaretta, comme nombre d'architectes, ne prononce plus le mot «façade», mais le mot magique, si palpable et si diaphane, de «peau». Un concept, ou un tour de passe-passe, qui envahit comme un alien l'architecture.
Enveloppe. Le plus souvent, la peau se voit double, voire triple. Sur la scène architecturale internationale des bâtiments stars, on peut déjà recenser quelques exemples célèbres. La prochaine Tour Phare du quartier de la Défense du Californien Tom Mayne (agence Morphosis) qui sera ceinturée d'une double membrane en verre filtrante, véritable machinerie écologique. A Birmingham, on plonge dans l'effet parure à la Paco Rabane, avec le magasin Selfridge's de Future Systems, qui clinque de 15 000 disques d'aluminium habillant le béton. A Barcelone, la tour Agbar, ogive de Jean Nouvel, apparaît pixelisée, grâce à des ventailles de verre, puis une coque en béton elle-même habillée d'une membrane métallique. Parmi les media buildings, la BBC White City de Londres (agence FOA) voit sa surface continue décollée du sol, tandis qu'une partie du tégument devient écran. A Pékin, la double peau du futur stade d'Herzog et De Meuron est nidifiée par une résille