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Tahiti, Tubuai et Tetiaroa les Iles mutines

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C'est sur les traces des «Révoltés du Bounty» que se goûte la Polynésie authentique. La plus célèbre de ses destinations, Tahiti, sait encore parfois se montrer sauvage. L'australe Tubuai veut préserver son biotope des touristes, tandis que Tetiaroa, l'atoll de Marlon Brando, est guetté par les promoteurs...
publié le 6 octobre 2007 à 0h32

Le 23 décembre 1787, un navire de Sa Majesté, le Bounty appareille du port de Spithead, en Angleterre. Sa mission : récupérer à Tahiti des plants d'arbres à pain pour nourrir ­ à peu de frais ­ les esclaves de la Jamaïque. A la barre, le commandant William Bligh. Excellent marin, mais tyrannique, il est à l'origine d'une des plus célèbres mutineries navales. Après un voyage harassant, de l'Atlantique au Pacifique en passant par l'Océan Indien, le Bounty mouille dans la baie de Matavai, à Tahiti, en octobre 1788. A l'est, la pointe Vénus bordée par une longue plage de sable noir volcanique ; à l'ouest, les falaises taillées au silex du col du Tahara'a. James Morrisson, second maître à bord, écrit : «De nombreuses montagnes surgissant de la mer s'élèvent progressivement jusqu'à former un massif montagneux au centre de l'île. Ces montagnes sont divisées par d'innombrables vallées très verdoyantes (...) et laissent apercevoir d'innombrables cascades d'un aspect charmant.»

Cette baie ouverte aux eaux chaudes du Pacifique sud, où furent tourné en 1961 les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone avec Marlon Brando, abrite l'une des plages les plus populaires de Tahiti. Son sable d'une extrême finesse, ses aito (arbres de fer) pliés par le vent et son rivage préservé du béton attirent tous les amoureux de la côte est, la plus sauvage. Les touristes, acheminés par cars entiers, se contentent généralement d'un cliché du phare construit en 1867 et d'un petit tour dans le fare (maison) art