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Libération

Self sévices

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publié le 12 octobre 2007 à 0h43

Maxéville envoyée spéciale

Lukas Zpira décolle, corps tatoué, percé, et front hérissé d'implants, vêtu d'une cape en cuir à la Matrix, suspendu à plusieurs mètres du sol par quatre crochets qui lui transpercent son dos. Accrochée à lui, une timide demoiselle dénudée, ligotée quelques instants plus tôt par l'exquise Satomi, habile geisha initiée à l'art du kinbaku (bondage) par un maître japonais. Elle-même se pendra à sa partenaire entravée, tandis que la musique et les mots accompagnent l'envol de ces trois corps pendus à un morceau de peau. Le rituel vire à la transe surréaliste lorsque les Gnaouas de Fès encerclent la scène et font résonner leurs percussions. Imagerie manga, superhéros mutants et rites ancestraux se télescopent dans un moment intense et érotique qui subjugue un public, lui même très agréablement mélangé.

Chimères. Freaks, mutants, adeptes des modifications corporelles, parias de la culture institutionnelle, trapézistes, comédiens, danseurs, musiciens, s'étaient retrouvés pour une semaine de performances radicales au T.O.T.E.M. friche industrielle au décor cyberpunk située à Maxéville, près de Nancy, à l'occasion du «Souterrain porte IV», festival international du body art qui s'est achevé dimanche (1). Cette édition ambitieuse et décloisonnée avait pour thème le monstre. «C'est une biennale autour du corps et de ses limites. Une volonté, au travers du monstre, d'analyser certains signes du temps. L'évolution de la science, de la génétique,