Question paradoxale : le Vélib'pousse-t-il à faire du vélo ? Plus exactement, à s'acheter une bicyclette disponible à plein-temps ? Lors de la mise en place de ce système de vélos en libre-service sur Paris, les marchands de cycles se sont inquiétés des effets que cette innovation aurait sur leur commerce. Qui allait encore acquérir une monture, dès lors qu'on en trouve à tous les coins de rue ? Mais Vélib'est un dispositif à deux faces : d'un côté, il fait découvrir la joie du pédalage urbain et, de l'autre, il exaspère tant ses dysfonctionnements sont nombreux : stations vides ou, au contraire, bornes surchargées, biclounes hors d'usage.
Du coup, quatre mois après le lancement, tous les marchands de vélos de la capitale ne voient pas l'arrivée du Vélib' d'un mauvais oeil, bien au contraire. «Merci à Monsieur Vélib' ! », lâche Éric, vendeur à Vélo & Oxygen depuis bientôt deux ans. «Vous devriez venir le samedi, il y a un monde fou», renchérit-il avec enthousiasme. Et les chiffres sont là : les ventes du magasin ont augmenté entre 10 et 20 % et, sur dix acheteurs, Éric évalue à six le nombre de «clients Vélib'». Ils se sont remis au vélo par le biais du Vélib' mais, frustrés ou déçus, ils préfèrent acheter leur propre engin.
Phénomène. C'est cette clientèle d'un genre nouveau que les grandes enseignes tentent d'attirer. Le BHV ouvrira le 15 décembre, un BHV Vélo et proposera également un espace aide technique. Vendeur chez Go Sport, A