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Libération
Critique

L'intégrale Sibélius de Salonen

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publié le 3 novembre 2007 à 1h17

La venue à Paris du L.A. Philharmonic sous la baguette d'Esa-Pekka Salonen est un événement. A 49 ans, le Finlandais capable de faire se cabrer et exploser un orchestre sans se départir de sa gestique rigoureuse, séduit autant les nostalgiques des démiurges de la baguette que les jeunes musiciens qui voient en lui le chef idéal du XXIe siècle : un visionnaire doté d'une puissance analytique hors du commun. En quinze ans, Salonen a considérablement hissé le niveau du L.A Philharmonic, comme en témoigne un Sacre du Printemps enregistré en 5.1 en son temple, le Walt Disney Hall construit par Frank Gehry. Sortilèges harmoniques et profils rythmiques ciselés avec une autorité fulgurante, luxe de détails timbraux coulés dans une architecture d'une solidité vertigineuse, énergie et souffle infini, le chef-d'oeuvre de Stravinski trouvait sa version «cosmique».

«Révélation». Tout aussi stupéfiants, le Concerto pour la main gauche de Ravel avec Jean-Yves Thibaudet, le Roméo et Juliette de Prokofiev et la Symphonie n° 2 de Sibélius, disponibles depuis quelques jours dans la série DG Concerts sur les plateformes de téléchargement. Sibelius Unbound, soit Sibélius libéré : tel est le titre du cycle consacré par Salonen à Los Angeles au printemps, actuellement en Europe, au plus grand compositeur de l'histoire de la Finlande, mort en 1957.

Bien que formé à l'académie Sibélius d'Helsinki, Salonen a d'abord succombé à l'orthodoxie post-sérielle