DVD
«C'était la voix entre toutes les voix», dit de lui Steve Cropper, son guitariste. Mort dans un accident d'avion il y a quarante ans, le 10 décembre 1967, Otis Redding était la star du label Stax, concurrent de Motown dans le Sud des Etats-Unis, la machine à soul qui a révélé Booker T and the MG's, Sam & Dave, Eddie Floyd, Rufus et Carla Thomas, Isaac Hayes. Respect Yourself raconte tout d'abord comment ce label logé dans un ancien cinéma de Memphis était un havre de paix pour les musiciens noirs et blancs dans le Sud ségrégationniste. Créé par un banquier, Jim Stewart, et sa soeur, qui ouvre un magasin de disques à côté du label, il auditionne tout ce que le Sud contient de chanteurs sortis des églises et de musiciens traînant leurs guêtres dans les clubs blues ou country. Quand il franchit le pas de la porte en octobre 1962 avec le groupe Johnny Jenkins and the Pinetoppers, Otis Redding n'est que leur chauffeur et «roadie». Il décharge leur guitare, leur micro, mais le fils de pasteur croit en sa voix et harcèle le batteur des Booker T and the MG's, Al Jackson. En fin de séance, ce dernier lui donne sa chance et le staff Stax enregistre son chuintement, sa puissance, le coffre de cette voix.
The Legacy of Otis Redding décrypte chaque moment d'écriture, de magie en studio ayant donné naissance à ces refrains qu'Otis offrait à la télé, entouré de midinettes blanches au début de sa carrière puis dans des concerts multiraciaux en Europe. Entrecoup