Après Keziah Jones, Ayo (en concert jusqu'à demain au Cabaret Sauvage à Paris), ou bien encore Nneka, voilà un nouveau talent venu du Nigeria qui trouve refuge en France. A ces quelques différences près qu'Asa (prononcez «Asha») n'a pas quitté Lagos pour vivre en Europe, et qu'elle est née à Paris il y a près de vingt-cinq ans alors que son père, étudiant en audiovisuel, travaillait comme chauffeur à l'ambassade de son pays.
Vocation.Voilà pour les éléments biographiques, mais sa musique, dont le premier CD est sorti il ya deux semaines, est aussi très éloignée du répertoire des trois sus-cités. Asa n'a pas la dextérité du guitariste Keziah, mais compose sur sa guitare - dont elle joue depuis quatre ans - de jolies balades, entre celles de Tracy Chapman et les joyeuses comptines de Bobby Mc Ferrin.
Sa voix profonde, feutrée, est moins mélancolique que celle d'Ayo, moins en colère que celle de la rappeuse Nneka. Une voix qui l'a un peu complexée le temps de se faire une place dans la chorale de son église à Lagos : «Je n'avais jamais l'occasion de tenir le micro, j'en pleurais, raconte-t-elle. Les gens pensaient que j'avais une voix bizarre. J'avais un timbre grave, et eux avaient besoin de soprano. Et puis, il y avait beaucoup de politique là-dedans, ils préféraient donner le micro à la fille d'un notable.»
Après avoir vécu six ans en France - elle ne garde aucun souvenir de la langue de Molière - deux ans après la naissance de leur fille cadette, ses pare