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Libération
Critique

Didier Super carbure au vitriol

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

Une question démange, les lumières à peine rallumées, au terme d'une heure trente d'hécatombe humoristique : à quoi ressemble le «vrai» Didier Super, aka Olivier Haudegond, l'être humain qui vient d'incarner avec une troublante justesse ce monstre d'ignominie utilisant le verbe et l'adjectif comme des armes de destruction massive. Un témoignage fiable nous fournit la réponse : «C'est quelqu'un de charmant, à la fois gentil et intelligent. Il a une vision des choses très fine et considère ce qu'il fait avec beaucoup de recul.»

La cause paraît donc entendue: Didier Super gagne à ne pas être connu. C'est en tous les cas la meilleure façon d'appréhender son style, si âpre qu'il se doit de prospérer sur l'ambiguïté. Dans un même ordre d'idée, d'ailleurs, le spectacle comporte une seule faute de (bon) goût: à un moment, joignant la parole au geste, Didier Super crie «Allah Ahkbar» en faisant exploser une capote usagée. On atteint là un paroxysme de bouffonnerie dérangeante, qui sera désamorcée quand l'auteur commettra l'erreur, un peu plus tard, de révéler son secret de fabrication. Sinon, globalement, Didier Super est au poil (de cul, de bite.), avec son accent du Nord, le sous-pull qui n'essaie surtout pas de masquer un bide gorgé de houblon et un rictus crétin pour faire passer ses saillies insanes.

La première rencontre avec Didier Super a eu lieu sur un autre type de scène, plus explicitement musicale. En 2005, il sort un album de chansons mal embouchées. I