Recréer le monde : dans cette mission que semble s'être assignée le monde savant à la naissance de la modernité, l'orientalisme joue un rôle à part. Il n'eut pas la place si évidente qu'occupèrent l'estampe et la peinture japonaises pour les impressionnistes ou les objets primitifs pour l'art moderne. La France métropolitaine n'a pas non plus vécu cet engouement de l'Espagne ou de l'Italie pour l'architecture néomauresque.
Riche idée qu'a le musée des Arts décoratifs de reprendre le sujet de l'influence de l'orientalisme à partir de sa propre histoire (passons sur l'intitulé qui mériterait un prix abscons, rejoignant l'illisibilité d'une bonne partie du catalogue). Bientôt, sa collection orientale (en réserve) va traverser la cour pour rejoindre la nouvelle galerie des arts de l'islam du Louvre (ouverture en 2010).
Entre 1878, date de son premier achat, et 1920, le musée acquit près de deux mille objets du Proche et du Moyen-Orient. La découverte de ces arts, appuyée par les Expositions universelles, passionnait un petit milieu de scientifiques, de collectionneurs et d'artistes romantiques depuis un certain temps déjà. Elle allait rejoindre une nouvelle création stimulée par les progrès industriels (architecture, céramique, verrerie.). Cet art d'arabesques et de signes - la reproduction des êtres vivants étant proscrite par une certaine observance de l'islam - a ainsi été une matrice de la graphie de l'Art déco.
L'exposition est scindée en deux parties. D'un côté, un échantillo