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Libération

Pennac, premier de la classe Renaudot

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

Pendant que les Goncourt décernaient leur prix à Gilles Leroy (lire page 6), les Renaudot ont étonné tout le monde en donnant le leur à Daniel Pennac. Chagrin d'école (Gallimard) ne figurait pas dans leur dernière sélection - ni d'ailleurs sur aucune liste d'automne. Dix tours de scrutin ont été nécessaires pour que Pennac l'emporte, et cela par six voix contre cinq, sur le favori Christophe Donner (Un roi sans lendemain, Grasset).

Les jurés Renaudot aiment bien se distinguer : en 2006, ils avaient couronné le roman inédit d'un auteur mort, Suite française d'Irène Némirovsky (Denoël). Sans doute comptent-ils dans leurs rangs d'anciens mauvais élèves, touchés par les souvenirs contés dans Chagrin d'école. «J'ai pensé qu'en tant qu'ancien cancre, cela lui ferait très plaisir d'avoir pour une fois un prix d'excellence», a déclaré le président du jury de cette année, Patrick Besson.

Il est question aujourd'hui d'échec scolaire. A l'époque où Daniel Pennacchioni - le futur Pennac, né à Casablanca en 1944 -, s'installe au fond de la classe, on parle encore de cancres. Dernier de quatre garçons, fils de polytechnicien, le jeune Daniel vit cet état sans romantisme. Comment tirer une quelconque satisfaction d'être considéré comme nul et de se vivre comme tel ? Chagrin d'école aligne les piteux bulletins, les notes apocalyptiques, les redoublements inévitables. Certains profs se déchaînent, ainsi celui qui se réjouit de noter