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Libération

Rodrigo Garcia un poil trop décoiffant

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publié le 6 novembre 2007 à 1h19

Sur la scène du théâtre parisien du Rond-Point, une jeune femme à cheveux longs assise se fait tondre la tête. La douceur des gestes n'ôte rien à la dureté de l'image qui figure dans Et balancez mes cendres sur Mickey, le spectacle de l'Hispano-Argentin Rodrigo García, programmé du 8 au 18 novembre. La scène, non truquée, requiert tous les soirs la participation d'une nouvelle figurante. Dans ce but, le théâtre a recruté quinze volontaires, via annonce à l'ANPE. Comme toute offre de figuration, celle-ci fait l'objet d'une rémunération, d'un montant de 200 euros.

La publication de l'annonce a fait violemment réagir la comédienne et romancière Fanny Carel, qui, dans un texte, évoque les femmes tondues à la Libération, mais aussi «Fantine, l'héroïne infortunée des Misérables qui dut vendre ses cheveux, puis se faire arracher les dents pour nourrir Cosette.»Et de fustiger le «spectacle dégradant de cette mutilation live» et «l'ignominie» de Rodrigo García. A sa suite, des journaux se sont émus, dont Marianne qui qualifie le spectacle d'«abject» sans l'avoir vu.

Au TNB de Rennes, où la pièce a été créée et jouée à six reprises il y a un an (Libération du 16 novembre 2006), elle n'avait pourtant pas suscité de réactions particulières. François le Pillouër, directeur du TNB, se souvient seulement d'avoir refusé l'offre d'une étudiante des beaux-arts qui se proposait de jouer la scène gratuitement : «Toute prestation dans un spect