«Il était dans notre loge. Je me suis prosterné. Il m'a dit non, non, c'est toi mon maître . Il a retiré sa chaîne et me l'a mise au cou.» Le guitariste Barthélemy Attisso raconte sa rencontre avec Santana à Los Angeles, au concert du retour 2001 de l'Orchestra Baobab, fleuron des nuits dakaroises fondé en 1970 et dispersé en 1985. «Il y a aussi Wes Montgomery et Django Reinhardt», dit le leader de l'orchestre Baobab, du nom d'un night club de Dakar. Pourtant, au moment du retour de l'Orchestra, Attisso, qui avait lâché la guitare depuis quinze ans, ne savait plus en jouer. Nick Gold, patron du label anglais World Circuit, a animé cette renaissance d'un orchestre balayé il y a vingt ans par la musique mbalax.
Il a produit en 2002, avec Youssou N'Dour, Specialist in All Styles, l'album du revival Orchestra Baobab, et aujourd'hui la suite, enregistrée dans les studios dakarois du même Youssou, qui duettise d'ailleurs avec Assane Mboup, chanteur au timbre fin du groupe, sur la nouvelle version de Nijaay, succès languide d'antan conseillant les femmes pour réussir leur mariage. Ce morceau rappelle qu'Attisso est leader du groupe : loin de sa bonhomie impavide, il part dans des envolées de guitare. Les anciens se sont adjoints des jeunes tels le saxophoniste Thierno Kouyaté et le chanteur Assane Mboup. Leur disque est un mélange brillant de vieux titres et de nouveaux, comme Jirim, Ami Kita Bay, Aline ou Colette.
Les reprises sont d