«J'aimerais que cela sente le luxe, explique-t-elle, mais avec quelque chose d'irrévérencieux et cultivé à la fois.» Voici la quête d'Huliéna, mariée à Anders, ils sont tous deux «Design Addicts» et lancés dans une recherche obsessionnelle des objets les plus internationalement griffés, de l'aménagement d'intérieur le plus planétairement signé pour transformer leur appartement haussmannien. Ces deux jet setters habillés en Prada ont été imaginés par Jean-Philippe Delhomme, écrivain et illustrateur. Il les traque elle «stratège dans le luxe», lui «consultant en communication transversale» dans le moindre recoin de leurs espaces à vivre. Même si ces crétins ont été prévenus «Méfiez-vous d'un appartement trop bien dessiné : vous aurez l'air d'être à vendre» , cela ne les empêche pas d'inviter leurs amis «autour de l'unité-cuisine à foyer unique, cuisson sur briquettes de tourbe gérée par microprocesseur». De recevoir Andrée Putman, au sol, sur la réédition du tapis La Ronde d'Eileen Gray. D'imposer leur fils Igor, dans sa chambre, une armoire de Charlotte Perriand, un pupitre Jean Prouvé, une maison en carton Nume... Face à cette tyrannie du tout design avec laquelle le couple se torture, il arrive à Anders de craquer : il prône soudain la «profusion éclectique», devient «clutter» (fouillis). Pour le ramener à la raison esthétique, Huliéna l'envoie faire des stages chez Pierre Charpin, Matali Crasset, les frères Bouroullec... La charge paraît lourde contre les «design vi
Critique
Crise de nerf pour une poignee de porte
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par Anne-Marie Fèvre
publié le 10 novembre 2007 à 1h26
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