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Libération
Critique

McGregor, drôle d'oiseau

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publié le 10 novembre 2007 à 1h25

On aura eu un peu de mal à voir la création de Wayne McGregor et le Songe de Médée d'Angelin Preljocaj, annulés à plusieurs reprises pour cause de grève des techniciens de plateau. Mais une dernière ne se rate pas, surtout lorsqu'elle vient grossir les rangs des gallinacés et autres vertébrés tétrapodes qui hantent le ballet. Depuis le fameux Lac des cygnes de Marius Petipa, jusqu'aux Beach Birds de Merce Cunningham, en passant par le célèbre Oiseau de feu de Maurice Béjart, les volatiles transforment le plateau de danse en volière. Wayne McGregor, chorégraphe anglais de 37 ans n'a pu résister à cette fièvre.

Proies. En s'appuyant sur les travaux de Charles Darwin, il signe une pièce d'une étrange espèce. Il pourrait reprendre à son compte cet écrit du naturaliste savant dont Sigmund Freud, après Karl Marx, vanta les mérites (1) : «Je pense. Entre A et B, intervalle immense, parenté la plus éloignée. C et B le plus proche degré de parenté, B et D plutôt plus de différence. Ainsi se formeraient les genres, en lien de parenté avec des types plus anciens.» Cet appui sur les théories de Darwin est plus une déclaration d'intention, un habillage, qu'un réel propos sur la notion d'évolution du corps. C'est dommage, car c'est l'acte qui manque au spectacle et nous fait rappeler que les «oiseaux de plage» de Merce Cunningham savaient pertinemment qu'ils perturbaient les marées océanes.

Ceux de McGregor sont plus volatils. Ils traversent des déserts, s