Très jolie atmosphère et affluence entre les spectacles dans le hangar de bois qui tient lieu de QG, le temps du festival Mettre en scène. Même si les locaux du TNB de Rennes sont fermés pour travaux, les 11es Rencontres internationales de régisseurs et de chorégraphes, pilotée par François Le Pillouer battent mieux que jamais leur plein.
La programmation internationale mêle coproductions toutes neuves et accueils judicieux. Ici, de jeunes artistes allemands inspirés par la cruauté du monde du travail; là, le Français Jean-Pierre Vincent présente sa création du dernier festival d'Avignon, leSilence des Communistes; tandis que Stanislas Nordey donne à voir avec Incendies de quel désespoir se chauffe le Libanais Wajdi Mouawad.
Spasmes. C'est de Modène qu'une nouvelle fois arrive Danio Manfredini, sismographe acharné à sonder la misère des marginaux. Manfredini, qui a animé des ateliers de peinture dans des asiles de fous, confie à six comédiens la tâche de jouer les aliénés, tandis que lui-même rôde aux lisières avec un masque ultrafin de Pierrot lunaire. Univers d'hôpital, lumière crue, instants de beauté, mais les clichés pèsent. Suggérer la maladie mentale implique-t-il spasmes, hurlements, roulements d'yeux?
Plus inquiétants, et drôles, les regards fixes des trois masques d'hydrocéphales débonnaires inventés par les frères Forman en disent davantage sur l'absence à soi-même: grosses têtes rondes de naïfs paysans tchèques croqués par un descendant