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Libération
Portrait

Photo-sniper

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Photographe autodidacte de la rue, il y pose et expose son regard optimiste.
publié le 17 novembre 2007 à 1h33
(mis à jour le 17 novembre 2007 à 1h33)

JR est un gamin. Pas parce qu'il n'a que 24 ans mais parce que rien ne lui semble impossible. Photographier un rabbin, un imam et un prêtre en train de faire la grimace à Jérusalem puis les afficher en grand sur le mur de séparation entre Israël et les territoires palestiniens ? Yalla ! Rien ne l'arrête, ni les idées, ni les moyens de les mettre en oeuvre. Après coup, on lui explique qu'il se rattache au courant de l'éphémérité, que son travail s'inscrit dans les expériences de mise en abîme. Ça le fait rire: «Je suis toujours étonné, je fais les choses sans trop réfléchir, à l'instinct.» Les idées éclosent comme des bulles de savon. Le reste n'est qu'une question de volonté et de débrouille. Pas besoin de moyens colossaux pour faire de l'art monumental. Comment fabriquer des affiches de 6 x 8 m ? Rien de plus simple : elles sortent en longues bandes sur des machines à imprimer les plans d'architecte. L'art est resté pour JR un jeu d'enfant, qui s'expose cette semaine sur les murs du IVe arrondissement de Paris (1). JR - on ne connaît pas son nom, et peu importe - a découvert la photo, grâce à un appareil trouvé dans le métro parisien. «Un vieux Samsung qui avait une qualité principale, c'était d'avoir un flash superpuissant.» A l'époque, il traînait dans le milieu du graffiti. «Je n'ai jamais été bon. C'était plus l'excitation d'accéder à des endroits inaccessibles, que de faire des grafs.»

Photocopies. En 2001 donc, il doit rattra