Voici le genre d'information qui décoiffe les pinceaux, secoue les plafonds, tétanise les shootés du white-spirit : la peinture glycéro va mourir. Disparaître, s'évaporer, se dissoudre dans la directive européenne 2004/42/CE relative à «la limitation des teneurs en COV dans les peintures décoratives». Une petite révolution dans le Landerneau français où, c'est bien connu, la peinture à l'huile, c'est-pas-difficile-et-c'est-bien-plus-beau-que-la-peinture-à-l'eau. «Ça fait flipper les peintres en bâtiment, raconte cette décoratrice. Vingt ans de formation en glycéro, et maintenant, ils doivent passer à l'acrylique. Ils devront réapprendre à peindre.» Et les particuliers ? Finies les passes approximatives rattrapées par une glycéro souple, recouvrante, si tolérante ? Oui. et peut-être non ; car ingénieurs et chimistes, payés pour veiller à notre confort du week-end, réfléchissent à de nouveaux produits destinés à ne pas trop bousculer nos habitudes. Et sortent des peintures «phase aqueuse» censées présentées les qualités de l'une et de l'autre - dans la mesure du possible, évidemment.
Bonne pâte. Les ennuis commencent en 2004 lorsque Bruxelles propose de réduire l'émission de composés organiques volatils - les COV, donc - dans les peintures décoratives. Des solvants qui fluidifient les peintures et, accessoirement, dissolvent la couche d'ozone. Or, 30 % des volumes de peinture s'évaporent dans la nature sous forme de solvants. La messe est dite, même