D'abord, évacuer toute tentation de truffer cet article de jeux de mots : Gérald Genty est plus fort que nous, on ne lui arrivera jamais à la chenille. Depuis quelques semaines, le chanteur-guitariste s'installe tous les mardis, en short et en trio, à la Bellevilloise, où il rassemble, bon gré mal grève, un public qui semble avoir révisé ses leçons. Avant que le chanteur donne ses instructions, il s'écrie : «Mais si c'est des paysans, ça sera pareil !» C'est vrai, sorti du contexte, c'est moins drôle.
Sur scène, une reproduction du plan d'eau qui justifie le titre du CD : le Plus Grand Chanteur de tout l'étang. Le décor est somme toute modeste, mais Gérald Genty ne nie pas qu'il travaille avec un budget serré : «Sur la pochette, je voulais mettre une girafe, mais le cou était trop élevé.»
Ce militant de l'homophonie («Plus je serais loin des tracteurs, plus je serais près d'être acteur») a évolué depuis Humble Héros, son premier CD, en 2004. Il aborde désormais des thèmes moins badins et révèle un univers personnel pas si rigolo que ça : l'angoisse de l'hôpital, l'uniformisation des villes d'un bout à l'autre de la planète (Istanbul), une «bullett» policière dans le métro de Londres (Licence to Kill). Univers qui peut aller loin dans le perturbant : dans un petit chef-d'oeuvre inédit, le narrateur trouve le moyen imparable d'échapper à la corvée de vaisselle : mourir.
Dans une autre chanson, Gérald Genty fait dire à un médecin :