Après les cheminots et les étudiants, les antiquaires ? N'exagérons rien. Néanmoins, cette profession lance une grève du zèle afin de protester contre un empilement fiscal sans équivalent dans le monde, au moment où le ministère de la Culture étudie les moyens de l'alléger. Le président du Syndicat national des antiquaires, Christian Deydier, s'en prend en l'occurrence à la collecte du «droit de suite» : un pourcentage sur chaque vente d'oeuvre qui revient à l'artiste ou ses héritiers jusqu'à soixante-dix ans après sa mort. Perçu jusqu'alors seulement sur les ventes aux enchères, ce droit d'auteur a été étendu aux galeries, suite à une directive européenne.
Le SNA espère perturber le système en appelant les galeristes, chaque fois que le prélèvement est collecté par la société des artistes - l'ADAGP -, à demander la preuve qu'elle est bien mandatée par l'artiste ou sa famille. Le syndicat entend ainsi protester contre une pression particulièrement lourde sur l'art moderne.
Le droit de suite est à l'origine une mesure sociale, née en 1920 de l'émotion suscitée par le dénuement de la famille Modigliani après la mort du peintre. En réalité, aujourd'hui, il profite à huit grandes familles (Picasso, Matisse.). Depuis mai, il est cependant plafonné à 12 500 euros.
Les galeristes estiment qu'il fait double emploi avec une taxe versée à la maison des artistes, contrairement à un engagement de l'Etat. Le SNA a ainsi introduit, pour la forme, un recours pour non-respect de la paro