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Libération
Critique

Bamako élargit son horizon africain

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publié le 4 décembre 2007 à 1h51

Six jeunes photographes finlandais ont débarqué à Bamako, au Musée de la ville. Et ils détonnent. Les vieux vêtements gelés, cadrés par Riita Päiväläinen ont évidemment quelque chose de très exotique dans une ville du Sahel où il fait 35 °C pendant la journée. Sélectionnée par la Nigériane Bisi Silva et la Finlandaise Aura Seikkula, commissaires de cette exposition, invitées pour le dépaysement par les 7es Rencontres africaines de la photographie, elles-mêmes organisées par Cultures France et la Maison africaine de la photographie, cette escouade d'artistes montre que la latitude n'a aucune importance quand il s'agit de porter un regard étrange sur le monde.

Cockpit. Veli Granö, par exemple, un grand type mince de 45 ans, qui en paraît vingt de moins, a porté le sien, comme il est écrit dans le catalogue, sur «des individus qui ont créé des mondes alternatifs pour eux-mêmes, dans lesquels ils poursuivent la quête de leurs intérêts et de leurs visions avec une passion. Voire une obsession, qui va au-delà de ce qui est considéré comme normal». Ce qui veut dire, en français allégé, qu'il a fait le portrait en couleurs de collectionneurs cinglés au milieu de leurs trésors. Il faut voir ce type coincé dans une pièce littéralement tapissée de radios et de transistors en plastique ou bakélite (un Français connu, un des fondateurs de Canal +, avait jusqu'à il y a peu une collection du même genre). Il faut découvrir cet autre bonhomme, l'air satisfait, assis dans le cockpit d'u