Comment est né le projet de Mobile Art ?
Il y a trois ans, Bruno Pavlovsky, président des activités Mode de Chanel, a l'idée de monter une exposition d'art prospective pour renforcer l'image de créativité de la marque. Il me contacte pour en être le curateur. Chanel est une maison de luxe très libre, une entreprise qui n'est pas cotée au CAC 40, qui n'a de comptes à rendre à personne et qui laisse une grande liberté de création. Nous avons immédiatement envisagé un projet à caractère international. Chanel a une culture du voyage ; de mon côté, je suis un obsédé du voyage, de l'Inde au Japon. J'avais déjà monté des expositions ambulantes, dont une pour la Fondation Trois Suisses en 1997 dans un camion créé par Jean Nouvel où il s'agissait de familiariser le public avec le multimédia. L'itinérance s'est vite imposée, on a imaginé de créer un objet démontable.
A quoi va ressembler cette exposition ?
Je me suis demandé ce qu'est une exposition, quelle y est la position d'un artiste. Ma réponse est qu'il n'était pas question que des artistes alignent des objets d'art, tableaux, sculptures, installations. Je ne voulais pas d'une somme d'objets avec un propos commun ni recréer un petit musée, ou un centre d'art ambulant. Sur le thème du sac matelassé Chanel comme un terrain de jeu, j'ai envisagé une oeuvre commune entre des artistes, une architecte, un créateur sonore, un écrivain, des voix d'acteurs, de la musique. Comme un film en 3D, en huit séquences, avec des installations où l'o