L'art contemporain chinois plane très haut sur les marchés, porté par les courants chauds d'une fièvre spéculative qui ne se dément pas depuis des années. Pour les artistes, tout peut aller très vite. Liu Xiaodong, le plus coté de tous, a été présenté pour la première fois en ventes publiques en 1991 à Hongkong. Le marteau était tombé à 7 851 euros. En 2001, la galerie parisienne Loft a proposé ses oeuvres à 8 000 euros, sans trouver preneur. En novembre 2006, New Displaced Population, du même Liu Xiaodong, a été adjugée près de 2 millions d'euros... Encore quelques étapes et sa cote aura dépassé les plus grands artistes occidentaux.
Zhang Xiaogang ou Cai Guo-Qiang, pour ne citer qu'eux, ont vu leurs prix décupler rapidement. Tiananmen Square, toile de Zhang Xiaogang, a trouvé acheteur pour 2,3 millions de dollars (1,6 million d'euros) chez Christie's à Hongkong en 2006. L'an dernier, plus de 30 % des oeuvres d'art contemporain chinois négociées aux enchères ont dépassé 100 000 dollars. Selon les experts, le produit des ventes à été multiplié par dix en un an.
Les plus fortes enchères sont décrochées à New York et en Chine, mais les maisons européennes raccrochent les wagons. En France, Artcurial dédie des catalogues complets à l'art contemporain chinois et organise des ventes, sans toutefois atteindre les plafonds pulvérisés ailleurs. Les acheteurs restent en grande majorité occidentaux, mais les Chinois de Hongkong, Taiwan ou de la diaspora commencent à peser sur les marchés