Moment de solitude dans la frénésie des achats de Noël. Il est 22 heures, vous êtes chez Sephora aux Champs-Elysées, navire amiral de la chaîne, lumières et musique plein pot. Cruauté ordinaire du commerce moderne. Soudain, les décibels doublent. On relève la tête, on voit au loin, là-bas, des vendeurs s'agiter et danser dans l'entrée, une perruque fluo sur la tête, des boas en plumes roses autour cou. Une barrière de vigiles empêche les clients de traverser le spectacle pour sortir, l'hôte de caisse vous regarde d'un air souffrant, on ne peut pas échanger deux mots. Et, brutalement, dans votre esprit, s'impose cette question : «Mais qu'est-ce que je fous là ?»
Orchestre. Le pouvoir d'achat étant ce qu'il est, Noël ne suffit pas à doper le chiffre d'affaires. Il faut animer les points de vente. D'où des expériences étranges. Exemples.
Les soirées réservées aux porteurs de l'American Express apparurent il y a quelques années comme un privilège pour nantis admis à faire leurs courses entre eux, dans le calme, en dehors des horaires habituels d'ouverture. Aujourd'hui, la soirée Amex de la Fnac, par exemple, c'est surtout 10 ou 15 % de réduction, quoique pas sur tous les articles, un peu à boire, quelques canapés. Et un monde fou. Comme un samedi.
Les commerçants veulent donner au client le sentiment qu'il a droit à un privilège. Mais lequel ? Tout dépend de l'enseigne.
Au Bon Marché, très chic grand magasin de la rive gauche parisienne, la nocturne ordinaire d'un jeudi de dé