Avec un vélo par habitant et 20 000 kilomètres de pistes cyclables, il n'y a pas de doute, les Néerlandais entretiennent un rapport fusionnel avec la bicyclette. En atteste l'incongrue photo en couverture du livre d'Arnaud Rousseaux, où un cycliste tient d'un bras un gros fauteuil calé sur son porte-bagages tout en pédalant . Dans son ouvrage Fiets (1), du nom néerlandais du vélo, l'auteur décrit cet attachement et le qualifie de «question culturelle».
Originaire d'Orléans, Arnaud Rousseaux a suivi sa compagne néerlandaise dans son pays. Au fil des jours, il constate l'ampleur du phénomène : les villes néerlandaises étant organisées pour décourager les automobilistes les plus zélés, les habitants«de tous âges et de toutes classes sociales» enjambent leur bicloune dès qu'ils se déplacent.
En témoignent les photos, partie savoureuse du livre, aussi insolites que révélatrices. Elles racontent ce pays «où il n'est pas bien vu d'avoir une voiture» et où le vent, la pluie ou la neige ne découragent en aucun cas les cyclistes. On y apprend aussi que les enfants passent un «examen de vélo», ou encore qu'il n'est pas rare de croiser des gens «qui déménagent à vélo». Rien ne semble les arrêter et ils trimballe nt sur leur porte-bagages un tas d'objet - sèche-linge, canapé donc, sapin - et toutes sortes de passagers : bébés (oui plusieurs, un à l'avant, un à l'arrière), copine, ou animal domestique.
D'immenses garages à vélos sont à leur dispos