Une pépinière d'aventures : au conservatoire d'art dramatique de Montpellier, que dirige Ariel Garcia Valdès, ne se forment pas seulement des comédiens mais des troupes. Il y a eu la génération Marion (Aubert, auteure), Richard (Mitou), et les autres, qu'on retrouvera dès la semaine prochaine à Paris au théâtre du Rond-Point, pour une création intitulée les Aventures de Nathalie Nicole Nicole. Plus jeune de deux ou trois ans, le collectif Machine Théâtre est né en 2001, autour de neuf élèves de l'école. Qui revendiquent «une croyance, par ces temps plutôt individualistes, en l'esprit de troupe en tant que force créatrice».«L'esprit» en question se manifeste par le refus du vedettariat - pas de metteur en scène attitré mais un «porteur de projet», qui change au gré des spectacles -, et par une façon de partager le plateau.
Rose rouge. Le premier tableau du Henri VI, qu'ils présentent au Théâtre des Treize-Vents à Montpellier, est à cet égard emblématique. Six jeunes gens, serviette autour des reins, se cherchent querelle dans la salle de repos d'un bain turc. L'affaire est embrouillée mais le sens de cette scène d'exposition est clair : moins un rappel historique (les origines de la guerre des Deux-Roses entre les maisons de York et de Lancastre) que l'acte de naissance du spectacle. Rose rouge ou rose blanche : le choix tient du tirage au sort et le rôle qui va échoir à chacun semble éclore par surprise, à l'image de la fleur qui surg