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Libération
Critique

Beautés glaçantes en solo

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publié le 24 janvier 2008 à 2h04

P.P.P. de Philippe Ménard, Déversoir d'Angela Laurier, aux Subsistances, 8 bis, quai Saint-Vincent, Lyon Ier. Dernières de soir à 19 h et 21 h. Rens. : 04 78 39 10 02.

Lui, Philippe Ménard, jongleur, elle, Angela Laurier, contorsionniste ; ils ne proposent pas du cirque mais, partant de leur discipline, des pans de leur vie. Dans son solo P.P.P (Position Parallèle au Plancher), Ménard semble geler son passé, d'homme et de jongleur. Avec pour tout mobilier trois congélateurs, le jongleur casse son outil de travail. Les balles, de glace, à peine manipulables, lui brûlent les mains et lorsqu'elles tombent, éclatent en verre pilé. Au-dessus de lui, des blocs de glace suspendus menacent de lui briser la nuque. Leur chute rythme la pièce. Leur fonte aussi. Au milieu de ce fatras blanc, le jongleur ne tient pas sur le sol glissant, ou bien sa robe reste prise à un bloc. De ce parcours du combattant, où un accouchement se termine en ballon glacé, il reste un saisissement.

Le solo d'Angela Laurier est tout aussi saisissant. D'elle, nous avions vu un travail sur la famille. Elle récidive et son univers familial terrible (père français, mère québécoise, 9 enfants) devient sympathique.

On avait connu le père et le frère schizophrène, Dominique; voilà la mère, dont l'image se projette sur le ventre même de sa fille Angela. Au documentaire familial projeté pendant la représentation, Laurier oppose un silence de glace. Face à la folie familiale, dont elle participe, elle se renverse,