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Libération

L'inaliénabilité des oeuvres réaffirmée

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publié le 24 janvier 2008 à 2h04

Cent pages pour dire non. Jacques Rigaud a rendu lundi au gouvernement un rapport qui récuse la possibilité de vendre des oeuvres des collections publiques, même s'il en évoque l'hypothèse pour le cas des fonds d'art contemporain. Depuis leur fondation, les collections nationales sont «inaliénables»; la remise en cause de ce tabou est en vogue. La suggestion a été reprise fin 2006 dans le rapport de Jean-Pierre Jouyet et Maurice Lévy sur «l'économie de l'immatériel». Elle figure dans une proposition de loi de l'UMP Jean-François Mancel.

A la lumière de l'expérience américaine, certains pays européens, tels le Danemark ou les Pays-Bas, réexaminent leur position. Lancée par Sarkozy, Christine Albanel a confié cette réflexion sur une «respiration des collections» à Rigaud, qui, avant de présider RTL, fut directeur de cabinet de ministres de la Culture et président du projet du musée d'Orsay.

Le principe de l'inaliénabilité remonte à la Renaissance. Bibliothèques ou musées se partagent les collections royales (dont la Joconde, acquise par François Ier). Ce système s'oppose à celui des Etats-Unis, où les musées, privés, cèdent parfois des pièces, pour en acquérir d'autres. En France, les rares fois où le principe d'inaliénabilité a été remis en cause, ce fut une catastrophe ; de la mise à sac des châteaux dans les ventes révolutionnaires à la dispersion aux enchères des joyaux de la couronne en 1887.

«Folies». La question se pose dans un contexte sensib