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Libération

La pêche miraculeuse du capitaine Gaultier

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publié le 24 janvier 2008 à 2h04

Béatrice Dalle, Joana Preiss, Lou Doillon : les trois grâces assises au premier rang du couvent des Cordeliers semblaient sorties des pages d'un roman de Georges Bataille. Une fois encore, la collection de Riccardo Tisci pour Givenchy était baignée d'une atmosphère érotico-mystique, le signe de reconnaissance de ce jeune couturier italien qui oxygène la mode parisienne depuis son arrivée. Enrobée par la voix de Klaus Nomi, identifiable entre toutes mais toujours déchirante, le défilé s'ouvrait par le passage du top Maria Carla, hiératique en veste de soie noire portée sur un débardeur de la même matière. Les pantalons en cuir moulants (noir ou blanc) avaient quelque chose d'explicitement sexuel. Jouant sur des structures asymétriques, Riccardo Tisci démontrait une fois encore que la haute couture ne se limite pas forcément à une visite au musée du costume.

Avec lui, l'exercice relève de l'audace, de la recherche au sens noble du terme et ouvre des pistes nouvelles : les vestes en treillis noir, rehaussées de plaques d'or, les robes-bustier en trapèze recouvertes de crépon et de soie et cette incroyable robe en plumes d'émeu ensachée d'un voile transparent. Tout cela finissait par dessiner un peu plus que des vêtements mais des sculptures de mode. Riccardo Tisci, l'homme à la chemise noire, avait, une fois de plus, réussi magistralement son coup.

Léger malaise chez Martin Margiela, le couturier qui ne montre jamais son visage en public. La prop