Je cherche une couette pour un lit de 160 sur 200, je vis dans un appartement plutôt bien chauffé. Moi, frileuse ? Non, je me balade souvent en manches courtes chez moi.» Au rayon couette des grands magasins comme celui du BHV, c'est le confessionnal. Les clients se racontent. Le produit veut ça. La couette, débarquée en France dans les années 70, se choisit avec soin et impose qu'on révèle une part de son intimité au vendeur. Parce que sinon, on est perdu. Garnissages variés, tailles et grammages différents : le novice a intérêt à demander conseil, histoire de ne pas rentrer à la maison avec une couette enfant pour un lit deux-places comme cet homme en train d'échanger son achat. La couette est devenue un univers complexe.
En duvet d'oie ou de canard, en laine, en soie, en cachemire ou en polyester, les garnissages sont multiples. Mais ce sont «celles en fibres synthétiques qui se vendent le mieux», explique Perrine, vendeuse au rayon couette du BHV depuis quinze ans. Même constat pour Amélie qui travaille aux Galeries Lafayette : «Elles sont anallergiques, peu fragiles et beaucoup moins chères que celles en duvet ou en plumes.» Même si ces deux matières attirent encore les clients car «plus naturelles, plus saines, elles respirent et s'acclimatent à la température du corps», poursuit-elle. Une couette en duvet en 220 x 240 cm, modèle le plus vendu, nécessite pas moins de 120 oies. Aucun problème : la France productrice de foie gras d'oie récupère