Ils battent le pavé, l'un comme l'autre. Lui, face à un café de Saint-Germaindes- Prés. Elle, devant leur immeuble pas loin, où l'attend leur petite fille de 10 mois. Ils fument dehors, en réprouvés de la cigarette qui ont gagné ce temps vide, empli de solitude et de silence, dans le froid qui fait taper du pied. Un temps pour rien, hors monde, asocial. Un moment très visuel, rêverie éveillée, où même si l'on croit n'attendre personne, on peut se faire raffler par une voiture noire passant au ralenti. Un moment de cinéma pour Anna Mouglalis, 29 ans, et Samuel Benchetrit, 34 ans. Il l'a fait tourner dans J'ai toujours rêvé d'être un gangster, prix du meilleur scénario au festival de Sundance et qui sort le 26 mars. Elle en fera son acteur principal dans le premier film qu'elle réalisera cet hiver. Ciné-itinéraire avec bifurcations d'un couple actuel, nouveau et intéressant. L'enfance du cinéma. Il grandit à Champignysur- Marne. Il y a les copains, la bande qui passera par la case prison, se dissoudra dans la poudre. Séances en multiplexes, début des cassettes vidéo. "On voulait voir des films d'horreur, des pornos, de la violence."Ils s'enthousiasment pour Scarface de De Palma. "Mes potes rêvaient d'être Tony Montana. Les mômes de maintenant le sont vraiment." Benchetrit préfére les Affranchisde Scorsese. D'ailleurs, le titre de son film vient de là. Il apprécie aussiles Nuits Fauvesou Pialat. Précision: "Il me faut ça: que ça reste populaire, accessible." Pour elle, c'est Na
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