Le Pavillon Noir, nouveau lieu du Ballet Preljocaj, conçu par l'architecte Rudy Ricciotti à Aix-en-Provence, est un écrin pour la danse et un traversant. De l'extérieur, chacun peut voir les danseurs qui s'entraînent et répètent. C'est un lundi, jour de repos. Et pourtant, tous les espaces du Centre chorégraphique national (CCN) sont occupés. Angelin Preljocaj, directeur et chorégraphe, recherche une danseuse et auditionne. Dans un autre studio, les membres du Ballet se livrent à une séance photo avec Toscani et l'équipe de Next. En chaussettes. Certains ont leur tenue de danseur. Pas des collants académiques mais des survêtements, des chaussettes, de vieux tee-shirts usés. Les vêtements de tous les jours ne sont pas des costumes de scène. Plutôt des doudous que les danseurs trimbalent tout au long de leur vie ou quasiment, chargés d'odeurs et d'histoires. Ils rassurent, ils sont pliés au corps. Moches ou pas, ils ont de l'allure. Certains les ont laissés chez eux pour une lessive car, ce jour-là, il n'y avait pas classe. Ils avaient été prévenus que la séance porterait sur le thème du nu et de la danse. Qu'importe, les copains prêtent des nippes. Il est 10h30. Quelques-uns ont déjà échangé un pantalon ordinaire contre un short haute couture. Tout leur va ou presque. Une simple chemise et ils sont vêtus pour une réception. Ils se marrent, ils commentent, ils aiment la maille, ce qui couvre en découvrant. Il fait froid, ils ont du mal à abandonner leurs chaussettes. Enfin, il
Porté au nu
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par Anne-Marie Fèvre
publié le 9 février 2008 à 2h24
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