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Rinko star

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Etoile montante du cinéma japonais, Rinko Kikuchi était l'adolecente sourde-muette dans le "Babel" d'Alejandro González Iñárritu. Nouvelle égérie de Chanel, l'actrice parle mode, Hollywood, films de sabre et cinéma d'auteur. Rencontre.
publié le 9 février 2008 à 2h24

Avec son tee-shirt des Cramps format XXL porté sous un gilet en fausse fourrure, Rinko Kikuchi ne ressemble pas exactement aux égéries dont les marques de luxe s'entichent au fil des saisons. La jeune actrice japonaise (26 ans, même si on lui en donne six de moins) est pourtant l'une des nouvelles figures de Chanel. Lors du défilé en hommage aux métiers d'art (brodeurs, plumassiers, chausseurs...) que Karl Lagerfeld organisa à Londres en décembre dernier, on l'a vue ouvrir de grands yeux, sourire à tout-va aux photographes, profondément contente d'être là. "Mes rapports avec le couturier ont toujours été très directs, très simples."Adolescente, elle n'avait jamais donné à la mode plus d'importance que cela, mais aujourd'hui elle reconnaît que "oui, Chanel et Karl Lagerfeld sont de tels emblèmes au Japon qu'elle se sent dans la peau d'une enfant découvrant un nouveau parc d'attractions". Si le nom Rinko Kikuchi commence à se faire connaître entre Paris, Londres ou Los Angeles, c'est grâce à Babel, d'Alejandro González Iñárritu. Dans ce film qui circulait sur trois continents, elle incarnait Chieko, une sourde-muette, renversante d'humanité et de tendresse, perdue dans une nuit tokyoïte bombardée de néons, utilsant sa sexualité comme unique (et désesperé) moyen de communication. Odeur de soufre. Le succès planétaire du film, son passage très remarqué à Cannes, a sorti la jeune actrice des films de sabre auxquels elle est abonnée au Japon depuis quatre ou cinq ans. "Avec Babel,