Quand avez vous commencé à vous intéresser à la mode?
Vers 15 ans, j'ai commencé à vraiment à faire attention à mon style. J'allais dans des magasins de tissus avec ma mère, et mon grand frère aussi a été une grosse influence. Lui devait avoir 20 ans, il demandait à ma mère de reserrer le bas de ses pantalons. Je me disais: "Je veux être comme Karl, savoir ce que je veux."J'ai grandi dans une cité HLM d'Olympic Boulevard à Los Angeles.
Vous avez pu échapper à l'"uniforme", aux codes couleurs qu'impose la culture des gangs locale ?
Dans ma cité, la tenue imposée, c'était le Dickiescomme pantalon, et un tee-shirt noir en haut. Seulement moi, je reserrais le bas du pantalon, et les mecs du quartier n'osaient pas se moquer parce que ma famille était respectée. Ma tante était une des chefs de gang du coin, mon oncle, un joueur de foot professionnel, et moi ils me connaissaient comme le petit Willy, celui qui rappe. Ils me laissaient donc être moimême.
Suivez-vous la mode ou vous contentez-vous de quelques créateurs?
J'aime bien Paul Smith, Yves Saint Laurent et c'est tout. Gucci est okay.
Comment définiriez-vous votre propre style ?
Hip-hop aristocrate. Pour moi, l'aristocratie renvoie à la vieille école européenne, j'aime bien cette sophistication, cette préoccupation du moindre détail, la coordination des vêtements entre eux, des accessoires et des couleurs. J'aime ce genre-là et c'est pour ça que je suis assez difficile avec les stylistes. Ils me soûlent, en fait. Je n'aime pas qu'on