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Libération
Critique

Singulière Mariana Ramos

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publié le 16 février 2008 à 2h21

Mariana Ramos a rempli le Café de la danse à Paris le premier lundi de février. Venue durant son enfance en France, la Cap-Verdienne interprète souvent la morna, spleen insulaire popularisé par Cesaria Evora, avec une déclamation de diva de la note bleue, parvenant à domestiquer sa sensualité sauvage.

Crinière. Elle chante dans sa langue maternelle et en français, en duo avec Teofilo Chantre, autre Cap-Verdien parisien : «Il y a des gens/Qui se meurent presque/A la lumière déclinante d'un crépuscule.»Son troisième album, publié aujourd'hui, contient quinze chansons élégantes, souvent sobres et recherchées, quelquefois gorgées d'énergie, au croisement de la douceur brésilienne et de la vitalité africaine. L'archipel cap-verdien ne se trouve pas pour rien entre les deux rives tropicales de l'Atlantique. La crinière léonienne, créole jusqu'au bout des ongles, Mariana Ramos bascule parfois sur scène dans une chorégraphie farouche, un bal aux racines lointaines. «Gamine, je dansais et chantais devant le miroir. Je suivais bien plus intensément mes cours de danse classique, que ma scolarité»,raconte celle qui est née à Dakar, dans un Sénégal abritant une grande part de la diaspora cap-verdienne. Mariana est la fille d'une célébrité de la musique cap-verdienne, Toy Ramos. Toujours playboy, Toy (dit Toy di Bibia) est le guitariste de la Voz de Cabo Verde, groupe mythique qui a porté la nouvelle identité du Cap-Vert sur la plupart des scènes du monde, notamment quand le