Le festival des Hivernales d'Avignon n'est pas tout jeune. Trente ans d'existence, ce n'est pas une mince affaire lorsqu'on sait qu'il a démarré sans prétention avec des amateurs. Il a conservé ce côté convivial avec des stages, des rencontres, tout en se professionnalisant pour devenir l'un des lieux de rendez-vous de la danse contemporaine. Il a son pendant estival puisque désormais la structure (centre de développement chorégraphique) a intégré le programme in du Festival de théâtre en proposant dans son studio des compagnies de qualité.
Butô. Toutes, loin s'en faut, n'ont pas la cour d'honneur. Chaque année, les Hivernales fouillent un thème, tant sur le plan technique, avec les cours afférents, que sur le plan esthétique. Cet hiver est consacré à l'état d'«apesanteur» : danses suspendues, travaux sur la chute, l'envol. Comme d'habitude, la manifestation fait une place aux toutes jeunes compagnies au Forum libre de danse. Pour le reste, les compagnies de danse côtoient le cirque.
Retouramont s'envole dans les airs à l'aide de filins, Luc Petton réunit danseurs et oiseaux sur une même scène, Archaos et Sylvie Guillermin s'unissent pour repousser les limites d'une vie vouée à l'incarcération ; la chorégraphe butô Carlotta Ikeda choisit le cabaret pour présenter les numéros les plus osés, Ingeborg Liptay surfe en déployant ses Ailes de la gravité, Kitsou Dubois a travaillé à la Nasa pour développer sa propre recherche chorégraphique sur une danse suspendue comme dans u