Je connais Richard depuis environ dix-sept ans. Il me semble que je l’ai rencontré la première fois avec Kim Gordon, de Sonic youth. Ou bien était-ce après un concert des Rolling Stones à Paris ? Je ne sais plus... Mais en tous cas, j’ai toujours adoré son travail. Nous avons les mêmes références. Ce sont celles de la vie américaine de tous les jours. Je suis très sensible à son sens de l’humour. J’aime sa façon de s’approprier les choses, de les changer, de mettre leur banalité en avant, de détourner voire de détruire leur but original.
L’IRONIE
L’important, ce n’est pas ce qui m’amuse ou ce qui me plaît, c’est que les clients au final achètent le résultat de notre travail. Reste que dans notre collaboration, il y a une certaine dose d’ironie à peine dissimulée. Parmi les blagues que nous avons reproduites sur les sacs, certaines jouent sur le cliché éculé des femmes très dépensières. Mon plaisir, un peu pervers, serait de voir dans la rue une de ces femmes portant un de ces sacs au bras. Je voulais créer quelque chose de très attractif et d’intriguant à la fois.
MURAKAMI/PRINCE
Tous les deux sont des types très cool et de grands artistes. Mais je pense que la perception qu’en a le public est différente. Parce que le travail de Murakami est très coloré, les gens ont tendance à ne retenir que son côté décoratif. Celui de Richard fait appel à d’autres ressorts : pour bien le comprendre, il faut avoir un esprit un peu pervers, un peu ironique. Mais je peux me tromper, peut-être qu