Les artistes ne se bousculaient guère hier sur la place du Palais Royal. Le rassemblement, à l'appel de l'Ufisc (Union fédérale d'intervention des structures culturelles) n'a pas mobilisé les foules. Les vacances scolaires expliquent en partie ce flop. Mais pas seulement. Tout est atomisé dans le milieu de la culture, les implantations, les intérêts et les budgets sont différents. Un chauffeur de taxi peut sans difficulté adhérer à une cause commune avec un autre chauffeur de taxi. Dans la culture, c'est plus difficile. Patrice Chéreau ne peut pas être Didier Bezace et vice versa.
Masques d'ours. Pourtant, le rassemblement qui prit la forme d'une conférence de presse mecredi dernier au Théâtre de l'Odéon et qui a su réunir la quasi-totalité des metteurs en scène, était prometteur. La manifestation au Palais-Royal hier a mobilisé un millier de personnes. Ceux qui étaient présents à l'Odéon étaient pour la plupart absents, hormis Stanislas Nordey et Ariane Mnouchkine - qui persiste et insiste : «Il faut, répète-t-elle, que le public soit là, avec nous.» La journée de mobilisation nationale contre le désengagement de l'Etat des politiques culturelles est un début.
A Toulouse, ils étaient une centaine devant la préfecture de région, 400 à Marseille, 50 à Orléans devant le Centre dramatique national. Avec des masques d'ours en papier distribués par la revue Cassandre (qui n'avait rarement aussi bien porté son nom), pour illustrer le mot d'ordre «artistes, es