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Libération
Critique

Dakhla, semaine de musique encadrée

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publié le 6 mars 2008 à 2h36

«Quand on survole la région et qu'on ne voit que le désert, on se demande où on va donner le concert», s'amusait dimanche Tiken Jah Fakoly, star reggae africaine à l'affiche de la deuxièmeédition du festival de Dakhla, dans le sud du Maroc, qui s'achevait lundi. L'avion a finalement atterri sur une péninsule, banc de sable de 40 km au lagon venteux propice au windsurf ou au kitesurf. Dahkla, spot confidentiel de véliplanchistes, est la dernière ville (100 000 habitants) du Sahara-Occidental avant la Mauritanie. Le Maroc, qui a récupéré la région - en 1975 après le départ du colon espagnol - suite à la marche verte d'Hassan II, et le gouverneur local, un Sahraoui, voudraient faire de Dakhla une destination touristique. Alors quoi de mieux qu'un festival de musique ? C'est une affaire qui marche dans le nord du pays, à Essaouira, Tanger, Casablanca.

Propagande. Toute la semaine, Dakhla, 1 500 km au sud d'Agadir, a accueilli des Marocains de l'intérieur, des sportifs pour la compétition (sur 300 km2 de baie) et des journalistes d'Espagne et de France. Tous logés sous la tente khima des nomades. Les habitants de Dakhla, des travailleurs venus de Fes, de Kenitra, de Melilla, de Mauritanie ou des nomades sédentarisés, sont venus en famille. Plus de 15 000 personnes chaque soir sur la place Hassan-II : belle opération de communication pour le Maroc, qui cherche à montrer que le Sahara occidental, au statut encore incertain (vers l'autonomie sous souveraineté marocaine,