Menu
Libération
Critique

Dokidoki si le coeur vous en dit

Article réservé aux abonnés
publié le 6 mars 2008 à 2h35

«Dokidoki, c'est une onomatopée japonaise pour décrire le battement du coeur, quelque chose d'excitant sans qu'on sache au juste quoi», explique Sylvie Astié. Notre coeur aussi s'emballe à l'écoute du beau disque-objet que Dokidoki sort aujourd'hui. Sérail d'artistes graphistes versées dans la musique, la mode et le cinéma, Dokidoki est à l'origine un gang de filles mi-françaises, mi-japonaises (désormais french à 75,33 %, et deux garçons ont réussi à s'infiltrer), installé dans un atelier du XXe arrondissement mué à l'occasion en ébouriffant salon de coiffure, en lounge, où les concerts s'écoutent au casque, ou en salle de projection. Après deux 45 tours, une collection de sonneries composées par l'underground électro, Dokidoki lance un double 33 tours compilant les coups de coeur de ces demoiselles et damoiseaux.

«On a demandé à des amis musiciens, qui nous accompagnent au travail, de nous offrir une chanson. C'est un truc de groupies», sourit Sylvie. Un projet affectif regroupé sous le délicieux intitulé I regret not having kissed you, qui résonne comme un amour d'été avorté. La compilation douce-amère, en quatre plages, semble battre au rythme d'une romance : premiers émois ludiques, excitation sexuelle, doute, et mélancolie atmosphérique post-coïtum.

On y retrouve le gratin de l'électronica expérimentale, matinée d'incursions postrock et noise : la synthé pop cheap de Kumisolo, le blip-krieg crasseux de Kap Bambin