Textes : Cécile Daumas
Photos : Julian Röder
Plus je vis à Berlin, moins j'ai envie de
rentrer à Paris."Fraîchement diplômé
d'une école d'art parisienne,
Charlie prend un aller simple
pour la capitale allemande en septembre
2006. Depuis, il vit au rythme
berlinois et travaille à Paris
pour une agence de publicité.
Deux fois par mois, il emprunte les
lignes d'Easyjet, bus aérien qui relie
au prix du train les grandes
villes européennes. A Berlin,
Charlie circule à vélo, goûte la
tranquillité de la ville: pas d'embouteillages
ni de klaxons, des
trottoirs larges comme des rues,
des parcs vastes comme des forêts,
un appartement grand et pas cher
dans une capitale européenne. A
Paris, il suffoque dans le métro, est
frappé par l'agressivité de la ville
ou l'étalage de l'argent.
Pendulaire. Encouragés par l'arrivée
des compagnies aériennes à
bas coût Easyjet a ouvert la ligne
Paris-Berlin en 2004, Paris-
Londres en 2002, de jeunes Européens
adoptent depuis quelques
années un mode de vie pendulaire.
Un appartement à Berlin, un travail
ailleurs, à Paris, Londres ou
Copenhague, selon le lieu d'origine.
Les trois quarts des étrangers
qui se sont récemment installés
dans la capitale allemande sont
Européens. Il y a aussi des Asiatiques,
des Japonais et des Américains.
Aux côtés des Polonais, des
Italiens, des Grecs ou des Turcs,
plus de 12000 Français y ont posé
leurs bagages en 2006, selon les
chiffres de la municipalité. "Il suffit
d'une demi-heure pour s'inscrire
comme étranger auprès de la mairie,
même sans parler allemand",
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