Excusez-moi, le vaccin contre la
fièvre jaune est-il nécessaire ?"
C'est avec une pointe d'angoisse
que certaines rédactrices de mode
invitées à la São Paulo Fashion
Week se renseignent sur le prochain défilé que
la marque Cavalera organise sur le très pollué
fleuve Tietê. "Evitez les talons aiguilles",précisait
le carton d'invitation. Mais une fois installés
sur un bateau de trois étages accosté sur
la rive, les journalilstes et les photographes
doivent aussi échanger leurs vêtements de
marque pour des imperméables jaune poussin.
Et porter des masques bleus de chirurgien
pour se protéger de l'odeur pestilentielle, voire
d'éventuels microbes. Des bateaux rouillés
sont abandonnés ça et là, sous un ciel gris et
une pluie fine. Une sirène retentit et les mannequins
apparaissent en dessous d'un immense
pont en acier rouillé. Une par une, les
filles descendent les escaliers en bois jusqu'à
la rive boueuse, laissant traîner manteaux aux
motifs variés et robes à carreaux dans les
flaques d'eau. Le romantisme et l'innocence
de la collection contrastent avec le chaos ambiant
Quelques jours auparavant, lors du début
de cette fashion weektropicale, les repères
et les codes étaient plus clairs : un ballet incessant
de voitures aux vitres teintées de noir livrait
son lot habituel de starlettes sexy en talons
aiguilles à l'entrée de la Biennale d'Ibirapuera,
même si ça et là, on repérait des emos de l'hémisphère
sud à la mèche rebelle travaillée. Mais
les journalistes étrangers sont tout de même un
peu perdus dans leurs f