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Libération

Coupe du monde au Brésil

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La São Paulo Fashion Week est la plus grande manifestation de mode d'Amérique latine. Dépaysement garanti avec des défilés organisés sur les rives boueuses d'un fleuve pollué ou sur les quais d'une gare.
publié le 8 mars 2008 à 2h45

Excusez-moi, le vaccin contre la

fièvre jaune est-il nécessaire ?"

C'est avec une pointe d'angoisse

que certaines rédactrices de mode

invitées à la São Paulo Fashion

Week se renseignent sur le prochain défilé que

la marque Cavalera organise sur le très pollué

fleuve Tietê. "Evitez les talons aiguilles",précisait

le carton d'invitation. Mais une fois installés

sur un bateau de trois étages accosté sur

la rive, les journalilstes et les photographes

doivent aussi échanger leurs vêtements de

marque pour des imperméables jaune poussin.

Et porter des masques bleus de chirurgien

pour se protéger de l'odeur pestilentielle, voire

d'éventuels microbes. Des bateaux rouillés

sont abandonnés ça et là, sous un ciel gris et

une pluie fine. Une sirène retentit et les mannequins

apparaissent en dessous d'un immense

pont en acier rouillé. Une par une, les

filles descendent les escaliers en bois jusqu'à

la rive boueuse, laissant traîner manteaux aux

motifs variés et robes à carreaux dans les

flaques d'eau. Le romantisme et l'innocence

de la collection contrastent avec le chaos ambiant

Quelques jours auparavant, lors du début

de cette fashion weektropicale, les repères

et les codes étaient plus clairs : un ballet incessant

de voitures aux vitres teintées de noir livrait

son lot habituel de starlettes sexy en talons

aiguilles à l'entrée de la Biennale d'Ibirapuera,

même si ça et là, on repérait des emos de l'hémisphère

sud à la mèche rebelle travaillée. Mais

les journalistes étrangers sont tout de même un

peu perdus dans leurs f