On avait remarqué sa tête fascinante et étrange à la fois dans Noi Albinoi, film
d'auteur islandais sorti en 2003. C'est à Berlin que Tómas Lemarquis réapparaît.
"Il y un an, je suis venu apprendre l'allemand pour les besoins d'un film. Je suis
resté." Il venait de Paris, où il avait passé trois ans. "Je me sens mieux dans cette
ville. Il y a plus d'horizon et d'espaces verts, les gens ne se bousculent pas sur les
trottoirs. Je suis moins claustrophobe."L'année dernière, il a tourné un film au
Luxembourg, cette année, il doit travailler en Espagne pour une production
franco-espagnole. A la recherche de nouveaux rôles, il a un agent à Paris, un au
Danemark, et bientôt un, espère-t-il, en Allemagne. "Le salaire de mon dernier
film m'a permis de vivre trois fois plus longtemps ici qu'à Paris. Cela me donne la
possibilité de choisir réellement les films que j'ai envie de faire, d'échapper aux
rôles alimentaires."Cette liberté financière lui apporte aussi le temps d'élaborer
ses projets personnels de photo et de vidéo. "Je ne me sens ni artiste ni acteur,
dit-il, je n'aime pas les étiquettes. Berlin donne cette liberté. A Paris, les gens sont
intéressés. Quand ils rencontrent une nouvelle personne, ils se demandent
toujours qui elle connaît, ce qu'elle peut leur apporter." Né en Islande où il a vécu
jusqu'à l'âge de 20 ans, Tómas retourne trois ou quatre fois l'an sur son île natale.
"Ce qui me choque en Islande, c'est cette folie de la consommation. Tous les gens
de mon âge se sont endettés pour