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"J'ECHAPPE AUX RÔLES ALIMENTAIRES"

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publié le 8 mars 2008 à 2h45

On avait remarqué sa tête fascinante et étrange à la fois dans Noi Albinoi, film

d'auteur islandais sorti en 2003. C'est à Berlin que Tómas Lemarquis réapparaît.

"Il y un an, je suis venu apprendre l'allemand pour les besoins d'un film. Je suis

resté." Il venait de Paris, où il avait passé trois ans. "Je me sens mieux dans cette

ville. Il y a plus d'horizon et d'espaces verts, les gens ne se bousculent pas sur les

trottoirs. Je suis moins claustrophobe."L'année dernière, il a tourné un film au

Luxembourg, cette année, il doit travailler en Espagne pour une production

franco-espagnole. A la recherche de nouveaux rôles, il a un agent à Paris, un au

Danemark, et bientôt un, espère-t-il, en Allemagne. "Le salaire de mon dernier

film m'a permis de vivre trois fois plus longtemps ici qu'à Paris. Cela me donne la

possibilité de choisir réellement les films que j'ai envie de faire, d'échapper aux

rôles alimentaires."Cette liberté financière lui apporte aussi le temps d'élaborer

ses projets personnels de photo et de vidéo. "Je ne me sens ni artiste ni acteur,

dit-il, je n'aime pas les étiquettes. Berlin donne cette liberté. A Paris, les gens sont

intéressés. Quand ils rencontrent une nouvelle personne, ils se demandent

toujours qui elle connaît, ce qu'elle peut leur apporter." Né en Islande où il a vécu

jusqu'à l'âge de 20 ans, Tómas retourne trois ou quatre fois l'an sur son île natale.

"Ce qui me choque en Islande, c'est cette folie de la consommation. Tous les gens

de mon âge se sont endettés pour